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image4Chers lecteurs, c’est avec une émotion et un plaisir non dissimulé que je mets en ligne le récit de notre amie et camarade d’entraînement Beatriz . Une aventure au marathon de Valence ce dernier dimanche 20 novembre. Un récit qui, sans nul doute, va susciter plein de vocations pour la reine des distances! Et qui démontre que la recette: motivation + engagement + persévérance + confiance + … »passion »!   amène à la réussite et à l’accomplissement. On brise des préjugés, des barrières, des complexes et des retenues pour « sortir » ce qu’il y a de meilleur en soi:… le dépassement de soi! Merci Béatriz, et vraiment toutes nos félicitations pour ton exploit!

Je vous souhaite bonne lecture de ce texte savoureux et plein d’émotion !

Fred

 

Un jour au hasard de lectures sur Internet, je tombe sur le blog d’une maman de 4 enfants qui décrit son parcours (du combattant ?) pour préparer son premier marathon. La lecture m’interpelle, me fait rire, m’impressionne et finalement me fait pleurer. C’est beau une femme, une mère qui se bat pour ce défi.

Et là, je me questionne. Et moi ? Et si j’essayais ? Je n’ai pas 4 enfants, j’ai « seulement » un petit bonhomme qui a alors 2 ans et demi, pas de chien, pas de chat et pas de poisson rouge. Je pourrais peut-être essayer… Naaaan, 42 kilomètres c’est surhumain, j’aurais pas le temps, je suis pas en condition physique, je ne cours que depuis 1 an et demi, faut être malade pour courir aussi longtemps. Et la douleur pendant la course, et les courbatures les jours suivants. Non, non ce n’est pas pour moi. J’ai déjà fait un semi et ça me suffit. Un jour peut-être, mais pas maintenant. Je réaliserai ce rêve une autre fois.

Oui mais quand même, ça me titille…

 

Un jour, je tombe sur une photo. Celle de la zone d’arrivée du marathon de Valence. « Ouah, super joli ! C’est top d’arriver sur un pont flottant au milieu de la Cité des Arts et des Sciences » me dis-je. Et si…

Et si j’osais relever ce défi, réaliser ce rêve ? Ni une ni deux, je décide de m’inscrire.

Au pire, je ferai les 10km organisés le même jour.

 

Et voilà c’est fait. Je suis inscrite.

Commence alors l’élaboration de mon planning d’entraînement. Il faut que je m’y prenne à l’avance, car ca va être dur. Très dur. Je prévois de faire 4h50. Pour me donner une idée, un objectif dans les entraînements. Mais le finir entière, sans trop de dégâts, ça serait déjà top !… C’est fait. Mon planning est bouclé. Je commencerai le 14 mai. Dans 3 jours en fait…

Les séances sont rigoureusement suivies. Les semaines se suivent, les kilomètres s’accumulent, les sorties se font plus longues.

 

Et enfin le grand jour.

Suis-je prête ? Je ne me sens pas plus prête ou moins prête qu’un autre jour. Le trac en plus de savoir comment je vais gérer tout ça, comment mes jambes vont réagir, si je vais avoir mal, si je pourrai finir, si je vais m’écraser contre le mur des 30 kilomètres… Bref que de questions en cette veille de course.

Une tisane et au lit. On verra demain.

Réveil à l’aurore. Le départ est à 8.42. J’avale mon petit déjeuner, me prépare et pars en direction de la Cité des Arts et des Sciences avec mon supporter numéro 1, celui qui croit plus en moi que moi-même : mon homme.

Je me dirige vers mon sas de départ. Là, tout le monde est à fond : ça court, ça s’étire, ça trottine, ça s’échauffe et surtout ça discute. Tout le monde parle avec tout le monde. Une grande famille en fait. Ceux qui font leur premier comme moi, ceux qui accompagnent leur mari/femme, ceux qui en sont à leur 30ème marathon.

Et moi, je suis là, comme dans un rêve. Pas vraiment consciente que je vais enfin les courir ces fameux 42.195 km, ce marathon, cette distance mythique, cette folie, ce rêve. L’heure approche, le coup de départ des premiers sas est donné. On applaudit, on s’encourage, on est nerveux. C’est bientôt à nous.

Et là, l’émotion m’envahit. Les larmes coulent à flot. Entre stress et joie, entre calme et excitation. Une autre coureuse me prend dans ses bras et nous pleuroimage3ns ensemble sans échanger de mots.

La foule commence à avancer, notre départ est donné. Le pas se fait plus rapide et enfin je passe l’arche du départ. Un dernier regard vers mon homme, ému lui aussi.

Les premiers kilomètres se font sans que je m’en rende vraiment compte. J’ai dépassé depuis un bon moment les marqueurs d’allure des 5 heures. Et je continue d’avancer, yeux sur ma montre pour ne pas aller trop vite, pour ne pas brûler toutes mes cartouches.

Quand soudain je réalise que je passe les 21 kilomètres, en 2h19. La moitié est déjà faite ! Incroyable. La musique, les gens, tout me porte. Je retrouve mon homme qui est là pour les 25 kilomètres. Un bisous, des photos et on repart !

Bientôt les 30 kilomètres et leur fameux mur. Comment vais-je y arriver ? Douleurs, chute de glycémie, baisse de motivation ? On verra.

Ils arrivent, peu à peu. Je vois le panneau au loin avec une foule incroyable, de la musique, des commentateurs qui nomment les coureurs. Ça me redonne de l’énergie, je continue. Je les passe sans aucune difficulté ! Et là c’est l’hécatombe autour de moi, les gens se mettent à marcher, à s’arrêter sur le bord de la route. Et moi qu’est-ce que je fais ? Je dois marcher aussi ? C’est conseillé ? C’est une stratégie pour arriver à la fin ? En même temps, mis à part les pieds endoloris, tout roule. Ma hanche tient le coup et le moral aussi. Alors on continue. Après tout, plus que 12 kilomètres je me dis !

Et c’est là que commence pour moi le marathon. Je me remémore mes sorties préférées, ce parcours maintes et maintes fois fait (comme me l’avait conseillé Fabienne), je me souviens des sorties longues au petit matin, sous la pluie et le vent (merci Yann de m’avoir obligée à sortir), je me souviens des encouragements de mon petit bonhomme dans sa poussette lors des premières sorties (« Plus vite Maman ! ») et ceux des autres coureurs de l’USY, le Château de Champvent qui me narguait du haut de sa colline jusqu’au jour où je l’ai défié, de mes sorties estivales au bord de la mer, au milieu des rizières. Tout me revient en tête. Ces semaines d’efforts, de sacrifices (gastronomique surtout!), de réveils matinaux, de sorties nocturnes, des entraînements du mercredi soirs en groupe à courir plus vite que son ombre.

L’émotion se fait forte, avec les encouragements du public. Les larmes coulent encore une fois. Plus que 5 kilomètres, plus que 4, plus que 3…

Je regarde cette ligne dorée au sol, qui me suit depuis le début. Je m’y noie, je ne vois plus qu’elle, ma foulée s’emballe…

Et enfin la passerelle flottante de l’arrivée !

Elle est là, dans ce cadre grandiose, magnifique.

Et là encore j’arrive à accélérer avec la gorge nouée de tant de bonheur.image1

Ca y est, je l’ai fait !

J’ai couru un marathon. Mon premier marathon.

Mon temps dépasse mes estimations : 4h41m41s !

Je l’ai fait.

Je suis marathonienne J

 

Beatriz Canete 
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