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Du 25 février au 3 mars dernier, nos 4 compagnons ont participé à une aventure pas comme les autres! En effet, puisqu’il s’agissait d’un camp d’entraînement à « La Mecque » de la course à pieds, à Itten, au Kenya, où se retrouvent régulièrement la crème mondiale de l’élite de notre sport favori! Et où, entre autres, réside Julien Wanders! Une semaine incroyable, une aventure humaine et sportive hors du commun. Source de respect, d’inspiration et de fascination, ces athlètes africains d’un « autre gabarit » auront-ils su influencer la manière de vivre, de concevoir et d’appréhender ce noble sport à notre petite délégation? La réponse dans ce récit savoureux et ces images que nous offrent notre « big four »! Merci à eux!La nuit commence à tomber et on se concentre, les yeux rivés au sol, dans le crépuscule pour ne pas se tordre les chevilles.
Cela fait déjà un moment qu’on court, on a dû certainement manquer une bifurcation, et l’allure ne ralentit pas.
Un camion passe et soulève un grand nuage sur son passage, cette bouffée de poussière rouge au lieu de me contrarier me fait prendre conscience d’être arrivé au bon endroit.
L’Afrique, je la respire à pleins poumons maintenant et je suis heureux d’être ici, jambo Kenya, jambo Iten !
Nous avons atterri la veille au soir à Nairobi et le lendemain, après un long voyage en « matatu » à travers le Kenya, nous sommes enfin arrivés dans le village d’Iten, perché à 2400 m d’altitude au fond de la vallée du Rift.
En chemin, nous avons fait une halte photos au totem qui signale le passage de l’équateur, où le baromètre affichait 35 degrés.
Le voyage en bus Toyota a été une véritable aventure en soi, ces bus 9 places dépourvus de tout confort grincent au moindre soubresaut ou difformité de la route mais c’est bien ce qui participe au charme du voyage.
Annick a remarqué qu’un des « matatu » que nous avons loué pour ce long convoyage affichait 800.000 km au compteur, belle preuve de longévité faut le souligner !
Claudine, Annick, Stéphane et moi avons rejoint un groupe de onze coureurs venus de toute la Suisse et même de France voisine pour ce stage d’entrainement qui s’est déroulé du 24 février au 3 mars.
Notre logement était situé au bord de la vallée Kerio ; le matin, le lever du soleil nous offrait un magnifique spectacle de lumière, éclairant toute la vallée en contrebas.
Les journées commencent tôt au Kenya, et les coureurs ne font pas exception, les premiers athlètes sont déjà en route vers 6h00.
Nous profitons d’un café et d’un petit déjeuner frugal avant la première séance matinale qui démarre entre 7h30 et 8h00.
Les matins, nous partions pour le premier entrainement tous ensembles puis nous nous répartissions en sous-groupes en fonction de l’allure souhaitée, et on se retrouvait souvent à l’arrivée sous la fameuse arche qui trône à l’entrée d’Iten.
Chaque groupe était mené par un coureur expérimenté qui se chargeait de maintenir l’allure qu’on avait décidé le soir au briefing.
A la fin du premier entrainement matinal chacun profitait de son temps libre pour se faire masser, faire du renforcement ou simplement se prélasser au chaud soleil africain, ceux qui ont oublié de s’enduire de crème solaire ont vite compris que le soleil en Afrique tape fort, les rougeurs du lendemain étaient là pour en témoigner.
Vers 16h, nous nous retrouvions le plus souvent pour une séance de renforcement en groupe devant la salle de gym de l’hôtel, et nous avons eu le plaisir de faire connaissance avec des athlètes de haut niveau tant Suisses qu’étrangers.
Le deuxième entrainement journalier se déroulait à partir de 17 h et comprenait le plus souvent un footing régénératif de 6 à 8 km.
Le lundi matin était dédié à une séance « tempo » suite à laquelle nous avons eu la chance et le privilège d’être invités à dîner dans la famille d’Abraham Tandoi, un ex-coureur professionnel Kenyan, qui nous accompagnait tous les matins pendant nos séances.
Pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de toilettes, pas de salaire fixe ou pas de salaire tout court ne semblent perturber leur bonne humeur perpétuelle et leur gentillesse infinie.
A la fin du repas, Abraham nous a conduits chez ses parents pour nous montrer les lieux dans lesquels il avait grandi, des maisonnettes rudimentaires en terre cuite avec des toits en paille destins aux divers usages quotidiens au milieu des buissons brulés par le soleil.
Découvrir la simplicité de leur style de vie, leur sourire communicatif, le partage dans la plus grande spontanéité a été la plus belle leçon de vie que nous puissions vivre dans cette aventure au Kenya.
Ce sont souvent ceux qui disposent de peu de ressources qui donnent le plus.
Le mardi, une partie de notre groupe a profité d’une journée de repos pour visiter le parc national du lac Nakuru pendant que les autres membres ont fait un footing suivi par du shopping au village d’Iten.
Après une longue journée de bus, nos amis « safaris » sont revenus avec pleins de beaux souvenirs et des magnifiques photos qu’ils ont partagés avec nous durant le repas du soir.
Le mercredi matin, on avait au programme une séance de vitesse sur piste, ou plutôt sur terre battue.
Cela a été une expérience enrichissante de courir là où les meilleurs champions et médaillés olympiques du fond et demi-fond effectuent leurs séances de qualité.
On a pu observer leur foulée légère et aérienne tant convoitée par les « muzungu» que nous sommes pendant que les moutons et les chèvres broutaient paisiblement au milieu de la piste.
Chacun a donné le meilleur de soi dans la bonne humeur, et nous avons constaté que les pulsations, hélas, montent bien plus vite en altitude.
Le jeudi, nous avons effectué une double séance journalière à une allure modérée pour préserver nos jambes en vue de la longue sortie qui nous attendait le lendemain matin.
C’est complètement trempé que nous sommes rentrés à l’hôtel après le jogging de l’après-midi, l’orage ne nous ayant pas épargnés.
La terre qui se soulevait auparavant en poussière fine au passage des coureurs s’est transformée en boue, puis en épais sabots sous nos chaussures.
Les pistes, en cas de forte pluie deviennent difficilement praticables au Kenya et beaucoup de coureurs décident de courir sur la seule route goudronnée qui mène à Eldoret.
Il a plu une bonne partie de la nuit, mais ce vendredi matin les conditions climatiques sont idéales pour courir le « long-run » de la semaine.
Comme tous les autres jours, chacune et chacun va donner le meilleur de lui-même dans une belle ambiance conviviale.
Si la pluie a permis de rafraîchir un peu l’atmosphère, elle a surtout eu pour effet de coller la poussière au sol et ça c’est plutôt une bonne chose !
Nous voilà donc en train de courir sur ces chemins de terre couleur brique ; cette terre qui voit tant de pieds la fouler, pieds nus ou baskets « hightech » peu importe, tu sens à chaque pas les vibrations de l’Afrique qui te traversent le corps et le cœur, te font prendre conscience qu’on vit tous sur la même terre et que même si ici les conditions de (sur)vie sont souvent difficiles, elle est d’autant plus une « terre de partage ».
Les jambes lourdes et le cœur léger nous avons partagé le repas de midi avec des stars Suisses du calibre de Julien Lyon et de Julien Wanders accompagné par sa copine Joan Kolly.
Merci aux Juliens d’avoir joué aux paparazzis pour les innombrables photos souvenirs et d’avoir fait preuve de camaraderie.
C’est à Eldoret que nous avons passé l’après-midi du vendredi et la dernière soirée de notre voyage au Kenya, explorant rues et ruelles de cette ville chaotique ou tout allait bien plus vite qu’à ce dont nous étions habitués à Iten.
Le samedi matin, on a pu faire nos au-revoir en trottinant à bonne allure aux paysages qui commençaient à nous être familiers, aux enfants qui nous tendaient la main et, qu’a notre passage, criaient de joie et de surprise.
A cette terre qui laisse des marques indélébiles, tant sur la peau et les habits qu’au plus profond de nos âmes.
La famille Tandoi nous a réservé la dernière belle surprise en nous attendant au bord de la route menant à l’aéroport d’Eldoret, c’est avec un voile de tristesse et une grande émotion que nous nous sommes salués et dit peut être à une prochaine.
Beaucoup d’émotions nous ont envahies tout au long de nos sorties sur les chemins d’Iten, mais en plus du défi sportif de notre séjour, quelle belle leçon de vie.
On gardera pour toujours au fond de nous (et dessous nos baskets!) un peu de cette terre qui sera là pour nous rappeler le sens des mots : partage, générosité, vie.

Merci à Daniel Brodard d’avoir organisé, planifié, étudié et partagé avec nous ce voyage et ton expérience du Kenya, tu as été un excellent guide pour nous tous, merci de tout cœur.
Merci à notre groupe, nous avons su construire une équipe solidaire et loyale, qui reflétait les valeurs du sport et de la vie.

« Nous pouvons nous entraîner pour une certaine course, mais la course est un sport pour la vie. » – Alberto Salazar

Claudine, Annick, Stéphane et Filippo

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