0 Flares 0 Flares ×

 

C’est une storyteller en six épisodes qui raconte d’hommes et de femmes, de leur parcours de vie, de ce qui les motive au quotidien.

Pour une fois ne sont pas mises en avant des performances ou des exploits sportifs mais des histoires de personnes qui sont une source d’inspiration pour les autres.

Que ces récits puissent vous encourager dans le plus beau parcours qui nous est donné de vivre. 

 

 

 

EPISODE 2

 

Nom : Comtesse

Prénom : André

Age : 60

Profession : Agriculteur

Membre de l’USY depuis : 2016

 

En interviewant André j’ai souhaité donner un aperçu du formidable travail que tous nos paysans accomplissent.

Au sein de notre club cette profession est bien représentée et cela mérite d’être remarqué car concilier un travail physiquement éprouvant et un sport exigeant comme la course à pieds n’est pas donné à tout le monde.

Les paysans ce sont des gens au grand cœur, parfois caché dans une carapace un peu coriace certes mais ils méritent d’être mis en valeur.

Merci à André  Comtesse d’avoir donné réponse à mes questions avec une grande clarté.

Je savais déjà la belle personne que tu es et maintenant que l’on connait mieux le beau métier que t’exerces on ne peut que admirer d’avantage ton savoir vivre ainsi que ton savoir-faire.

 

Filippo Pisano

 

André, comment-tu concilies ton travail d’agriculteur et la course à pieds ?

Ça ne me pose pas trop de problèmes, depuis que j’ai arrêté le bétail j’ai beaucoup plus de temps à disposition

J’ai des horaires pratiquement normaux, quand j’avais des vaches laitières je ne pratiquais pas la course à pieds car je n’avais simplement pas le temps

 

Pourquoi t’a décidé d’arrêter l’exploitation laitière ?

J’ai arrêté car les investissements devenaient beaucoup trop importants et les gains très faibles

L’exploitation laitière elle est encore rentable en Suisse ?

Oui, à condition d’avoir une exploitation suffisamment grande

Pourquoi t’est devenu agriculteur ?

J’ai repris le domaine familial

C’est quoi que t’aimes particulièrement dans ton métier ?

L’Independence et le fait d’être à l’extérieur, j’aurais beaucoup de peine à travailler dans un bureau

Quels sont les périodes les plus difficiles dans ton domaine ?

Le plus stressant c’est souvent la période des récoltes car il faut travailler en fonction de la météo

Des fois ça m’arrive de travailler jusqu’à minuit ou plus mais c’est assez exceptionnel

De temps à autre je vois des tracteurs dans les champs en pleine nuit, pourquoi ?

C’est pour la récolte du blé car il faut le récolter quand il est sec et comme c’est un peu la saison des orages il ne faut pas qu’il soit mouillé

Le blé il doit avoir idéalement un taux d’humidité inférieur à 14%, si ça prend la pluie il peut germer et la récolte est fichue

 

L’agriculture a ton avis a été beaucoup impactée par le Covid ?

 

Non pas vraiment, pour ma part je travaille seul

Peut-être les exploitations qui ont plusieurs ouvriers, comme toutes sortes d’entreprise d’ailleurs

J’ai eu un peu de peine le printemps passé à trouver des pièces de rechange pour des machines mais pas plus que ça

 

Il y a une période dans l’année ou c’est un peu plus difficile ?

Une période un peu pénible c’est peut-être en automne quand il y a à la fois les récoltes, comme la betterave par exemple et l’on doit en plus préparer le terrain pour les semis de l’année suivante, ça donne beaucoup de travail

D’après toi comment elle est perçue l’agriculture en Suisse ?

Pas très bien je pense, les récentes votations ont mis en évidence des aspects négatifs de notre métier

Certaines personnes pensent qu’on est des pollueurs ou que l’on produit beaucoup trop

Ça  me touche quand même un peu

 

Quelles actions pourrait entreprendre ta profession pour améliorer son image auprès du public ?

Le plus simple serait de passer en Bio mais ce n’est pas facile

Nous avons aussi la responsabilité d’utiliser toujours moins de produits phytosanitaires mais on fait déjà un gros effort en ce sens, la technologie est d’un grand aide pour y parvenir

De manière générale l’agriculture est un peu dénigrée, les gens oublient que sans les agriculteurs il n’y a rien à manger, mais on voit aussi une prise de conscience toujours plus importante

Pour certaines cultures par exemple c’est très difficile dans l’état actuel d’arrêter tous les pesticides

Si l’on prend en exemple la culture du colza nous avons beaucoup de ravageurs et sans traitements phytosanitaires les récoltes seront très aléatoires, une année ça peut marcher et la suivante pas de tout et il faudra importer des matières qui seront produites avec les mêmes méthodes que nous refoulons, cela n’a pas vraiment de sens

Il faut être aussi conscients que pas tout le public est d’accord de mettre le prix pour du Bio, certaines personnes n’ont simplement pas le moyens

L’agriculture sans les subventions de l’Etat ne pourrait pas subsister d’elle-même, c’est quand même assez étrange comme fonctionnement.

Effectivement, c’est assez bizarre

On a tellement baissé les prix que sans les subventions on ne gagnerait quasiment pas grand-chose

Pour donner un exemple quand j’ai repris l’exploitation dans les années 80 le blé était payé au producteur 1 fr le kilo or que maintenant il est payé 45/50 cts le kilo, 40 ans après

On n’est pas rémunérés directement pour ce que l’on produit mais par les subventions que nous sommes obligées de recevoir, cela n’est pas très valorisant c’est sûr. On ne voit pas de véritable changement de cap, on s’accoutume un peu de cette manière de fonctionner

Qu’est-ce que c’est que t’aimes particulièrement dans ton métier ?

J’aime voir une culture grandir, observer son évolution et quand à la fin t’a une belle récolte c’est une grande satisfaction

 

 

Au contraire, des taches que tu n’aimes pas particulièrement ?

Certains travaux de tracteur, ou le désherbage à la main, parfois c’est long et un peu monotone

Comment vois-tu l’avenir de l’agriculture en Suisse ?

A mon avis les exploitations vont devenir de plus en plus grandes car beaucoup de celles-ci n’ont pas de succession, les nouvelles générations ne sont souvent pas intéressées par ce domaine

Peut-être que l’avent du Bio pourrait attirer des nouvelles forces vives à la cause, qui sait

Par mon travail de cuisiner j’ai remarqué que beaucoup de personnes ne savent pas que pour avoir du lait faut que la vache ait un veau, une vache ça ne fabrique pas du lait tout le temps.

 

Oui c’est juste et j’ajouterais qu’entre le lait et la consommation de viande il y a un parallèle

Les femelles vont être gardées pour devenir des futures génisses mais les veaux vont être engraissés pour la consommation carnée

 

 

Depuis combien de temps tu pratiques la course à pieds ?

Une vingtaines d’années, j’ai commencé assez tard

Je pratiquais le VTT avant

Tu te souviens de ta première course ?

Oui, c’était une étape du Tour du canton de Neuchâtel à Neuchâtel même. Ça c’était bien passé malgré que je n’aie couru que deux fois auparavant

C’est quoi qui te motive à courir ?

J’aime bien me donner une certaine discipline et ressentir le bien être que la course m’apporte

T’a une anecdote particulière à nous raconter ?

A l’époque on s’était inscrits au marathon Yverdon-Neuchâtel par relais de trois

J’étais le premier à partir et comme le deuxième relayeur avait un problème à une cuisse j’ai pris aussi le deuxième relais

Arrivé à la fin de celui-ci je me suis dit qu’il ne restait plus que 12 kilomètres et je me suis engagé à faire aussi le troisième du coup

En fait je venais de boucler mon premier marathon par accident

Une course  que t’affectionnes particulièrement ?

Sierre-Zinal .En 2018 on s’était retrouvées par hasard avec Fréderic Schaefer et Christophe Hiertzeler au sommet du Weisshorn

J’ai également beaucoup aimé courir le marathon de Paris en 2019 ou une jolie délégation de l’Usy avait participé

Un objectif futur ?

Pour cette année ça sera un objectif qui date de l’année passée, le marathon de la Jungfrau

Une course ou un rêve un peu fou que tu gardes au chaud ?

J’aimerais bien faire une fois le tour des Dents du Midi

Comment t’a découvert l’USY ?

J’avais rencontré les Schaefer sur la course Yverdon-Chasseron, ils m’ont invité essayer une fois de courir avec les personnes du club et depuis j’y suis toujours

 

 

Si il y a une valeur dans la course à pieds que tu peux transposer dans la vie de tous les jours ce serait la quelle ?

Savoir passer par-dessous la douleur et la fatigue, mais je cours aussi pour le plaisir j’aime beaucoup courir en montagne, découvrir des nouveaux endroits et me vider l’esprit

 

Qu’est qu’il te plait de notre club ?

L’effet de groupe, retrouver les gens qu’on aime et pouvoir se dépasser en bonne compagnie

Seul on arrive difficilement à se surpasser autant

C’est sympa, souvent on se retrouve avec une équipe réduite les week-ends pour des sorties dans le Jura.

L’entrainement du mercredi soir à l’Usy a même une place prioritaire dans mon agenda de la semaine.

 

Ce n’est pas une belle preuve d’amour ça ?

0 Flares Twitter 0 Facebook 0 Google+ 0 Email -- 0 Flares ×
Partenaires
Soutenez-nous
Calendrier
<< Avr 2024 >>
LMMJVSD
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30 1 2 3 4 5
Événements
Connexion