0 Flares 0 Flares ×

Un défi sportif est une aventure humaine qui vous fait connaître vos limites, c’est un véritable voyage de découverte et d’exploration.

Le rêve, le défi, le dépassement de soi, la douleur, la nuit, le partage, l’amitié… Tels sont les ingrédients d’une épreuve comme les mythiques 100km de Bienne.

Cette nuit-là, Filippo a exploré les limites de la résistance, de la résilience et de l’endurance.

Un immense BRAVO à lui d’avoir couru tout du long, malgré des jambes et des intestins pas au top cette nuit-là…

Malgré cela, il termine à une magnifique 14ème place au classement scratch (il était même 7ème après 80km) et 3ème de sa catégorie. (S.Heiniger)

Rentrer du travail et aller courir, se lever le matin plus tôt et aller courir, prendre le temps peu importe la météo pour aller courir.

Ceci demande un investissement

 

Suivre un plan d’entrainement, définir des objectifs, s’entrainer de longues heures en toutes circonstances.

Ceci demande de la persévérance

 

Dépasser ses limites, réaliser les buts qu’on s’était fixé, toujours donner de son mieux.

Ceci demande de la volonté

 

S’inscrire à une course de 100km.

Ceci demande un peu de folie

 

Arriver sur la ligne de départ d’un 100km, prêt à tout donner.

Ceci a demandé déjà beaucoup d’investissement, de persévérance, de volonté et de folie.

 

Passer la ligne d’arrivée d’un 100km en courant.

Malgré tout l’investissement, la persévérance, la volonté et la folie qu’il a fallu, il faudra en donner davantage.

 

Quand j’attendais le passage de Filippo autour du 20ème kilomètre, j’étais très confiante, au 10ème il était super bien, j’étais sûr que j’allais le retrouver comme ça et que ça deviendrait plus dur autour du 60-70ème km…

Après tout, ces derniers mois il avait fait tellement de volume et suivi si bien ses plans d’entrainements que ce ne devait être que la finalité de toutes ces heures passées.

Alors quand j’ai vu son visage j’ai vite déchanté, j’ai tout de suite compris que le dur avait déjà envahi son corps et que la nuit et les heures qui suivraient allaient faire mal.

 

Je courais d’un point A à un point B pour être là dès qu’il passerait et pouvoir l’encourager et l’accompagner quelques mètres.

Reconnaissante de savoir Stéphane avec lui pour lui montrer le chemin, l’aider, l’encourager, le ravitailler à tout-moment.

 

Finalement les kilomètres défilaient, la nuit s’adoucissait et l’aurore pointait, Filippo courait, courait et courait et chaque kilomètre de plus était déjà une victoire en soi.

 

A aucun moment j’ai pensé qu’il s’arrêterait, car si je sais quelqu’un qui peut dépasser ses limites et continuer d’avancer coûte que coûte c’est bien lui !! (Napolitain pas pour rien, tête dure).

 

Finir une telle course quand on n’avait pas les jambes, c’est vraiment aller chercher ses plus lointaines ressources insoupçonnées.

Bravo Filippo pour cet exploit, cette aventure dans laquelle tu nous as tiré autant qu’on t’a tiré.

C’est dans les épreuves qu’on réalise la force qui nous habite et c’est dans le partage qu’on réalise la force qui nous entoure.

(E.Ochsenbein)

Je vous laisse découvrir le très beau récit du protagoniste:

 

Il n’est rien au monde d’aussi passionnant qu’une idée dont l’heure est venue

  • Victor Hugo –

Il y a sept ans environ quand j’ai commencé la course a pieds je me suis rapidement rendu compte de l’exigence de ce sport.

Déjà parcourir dix kilomètres était pour moi une belle réussite, sans parler du chrono.

Je n’y connaissais pas grand-chose de cet art et quand j’ai entendu parler d’une course qui faisait cent kilomètres ça me semblait un truc de dingue.

Un objectif tellement éloigné qui me paraissait presque mystique, c’était comme si l’on me proposait d’aller faire un 8000m sans que je n’aie jamais mis les pieds en montagne.

 

Il faut plus de force de caractère pour comprendre un adversaire que pour le rejeter.

-Sébastien Provost-

A l’époque j’avais trente-trois ans et je m’étais promis que pour mes quarante ans je tenterais l’aventure. Le temps file vite et en début d’année je me suis rendu compte que ça n’allait pas être évident de se fixer cet objectif.

Un nouveau collègue à former au travail avec pas mal d’heures supplémentaires à la clé, des travaux à terminer à la maison et d’autres occupations professionnelles qui allaient me prendre beaucoup de temps étaient les freins majeurs à mon enthousiasme, sachant qu’une préparation pour une telle distance allait m’occuper la quais totalité de mon temps libre.

 

Si ça c’est ma limite…

Notre esprit est maitre dans l’art de se créer des alibis ; Il y aura ceci, puis cela, pis tu n’as aucune expérience dans des telles distances, puis, puis…

Beaucoup de gens pour fêter leurs quarante ans se seraient offerts une belle vacance ou un bon restaurant mais moi j’ai décidé d’ouvrir, mais enfin défoncer, la porte de mes limites et de mes peurs et avec le recul nécessaire ça été le plus beau cadeau que je pouvais m’octroyer.

 

Si t’a le courage d’aller ouvrir la porte ou la peur toque tu te rends compte que derrière il n’y a personne.

 

Prendre le départ pour un tel objectif est déjà une victoire en soi, l’objectif est seulement un point de passage et jamais le but en soi, parce que le bonheur et la passion ne demeurent pas dans le but mais dans le cheminement.

Être conscient des difficultés qui nous attendent c’est une preuve de maturité mais décider de s’engager et aller au bout de soi-même demande de la sagesse, de l’amour et un brin de folie.

Je ne sais pas si j’ai appris plus pendant cette course ou pendant les milliers de kilomètres qui m’ont mené à la ligne de départ.

Aujourd’hui je pense que les deux aspects sont complémentaires et impliquent des valeurs de base différentes mais an fond identiques.

 

Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où on peut aller. C’est de se mettre en route et marcher.

 – Henri Bergson-

Cents kilomètres sont une distance difficile car il faut savoir gérer plusieurs paramètres ; L’allure, l’alimentation, l’hydratation, le vestimentaire, l’éclairage (car la course se déroule en grande partie de nuit), les frottements et enfin le plus important : savoir s’écouter constamment.

Dans un trail de longue distance on peut s’accorder des moments de marche ou l’on change les appuis, on laisse reposer un peu le mental et donner un break a son ventre, sur un cent kilomètre sur route ceci vient moins.

Si l’on veut chercher sa propre limite tous les paramètres que j’ai cités précédemment sont autant de facteurs qui doivent être maitrisés à la perfection.

Manger et boire constamment en courant ce n’est pas chose aisée car la corp au bout d’un certain temps n’a plus vraiment faim.

La fatigue vous porte à vous recentrer sur vous-mêmes et à vous focaliser sur celle-ci et là il faut être fort mentalement pour rester concentré et ne pas donner d’importance aux pensées parasites, car elles ne font rien d’autre que d’installer le doute et vous soutirer des énergies.

Notre situation peut être perçue comme le paradis ou l’enfer, tout dépend de votre perception

 – Pema Chödrön-

 

Que suis venu chercher ici ? Qu’est ce que c’est que je fais maintenant ? Pourquoi je me sens déjà comme ça ? Comment je ferais pour arriver à la fin s’ils restent encore septante kilomètres à parcourir ? T’est vraiment fou de t’être engagé dans un truc pareil.

Maintenant faut assumer.

Telles étaient les questions et les sentiments qui tournaient dans ma tête au trentième kilomètre environ.

J’ai rapidement compris que les jambes n’étaient pas celles des bons jours, celles que je savais d’avoir puisque j’avais travaillé dur comme jamais en course a pieds pour les avoir.

Alors je me suis rappelé des longues sorties ou je pissais le sang pour la déshydratation, des fois ou ça n’allait pas et je me suis arrêté au bout d’un kilomètre pour me recentrer, aller chercher au fond de moi ce qui m’animait et faire mon entrainement même plus vite que prévu. La force du mental ou celle de l’amour…

Je n’ai pas le talent des meilleurs mais la rage de me surpasser m’a mené loin.

Me suis rendu compte qu’il allait en falloir beaucoup de rage cette nuit-là, que j’allais apprendre beaucoup au fil de heures.

En présence d’une grande déception nous ne savons pas si c’est la fin de l’histoire. Cela peut être précisément le début d’une grande aventure.

– Pema Chödrön-

 

C’est une heure du matin quand je fais le premier bilan ; trois heures de course se sont déjà écoulées depuis le coup de pistolet.

On pourrait s’imaginer un parcours complètement plat ou bien roulant, mais ce n’est pas le cas et j’allais le découvrir a mesure de mon avance.

Avec la fatigue, celle avec la « F » majuscule, notre esprit se met à souhaiter les choses qui l’arrangent ou qui feraient du bien à votre corp : là ça sera dur et après ça sera plus facile, ça ne pourrait pas continuellement continuer de monter et descendre comme ça, ça ne pourrait pas être souvent du chemin avec des cailloux.

Et évidement qu’il y avait une nouvelle montée plus ou moins dure et plus ou moins longue, suivie d’une descente plus ou moins raide ou longue qui allait me fracasser les jambes un peu plus, un long chemin en graviers ou cailloux ou les appuis instables allaient meurtrir mes muscles qui demandaient grâce.

Je percevais la sensation comme si mon destin se moquait de moi et de mes souhaits.

Fatigué ? Tiens une montée ! Les descentes font mal maintenant ? En voici à disposition.

Un petit bout sur goudron pour retrouver un peu la sensation de vitesse ? Du chemin à la place.

Alors si les choses ne changent pas c’est toi qui dois changer.

 

Vous ne pouvez pas arrêter les vagues mais vous pouvez apprendre à surfer

 – Joseph Goldstein-

Je me suis dit que chaque montée, descente ou chemin en plus ou moins bon état étaient non pas autant de difficultés objectives mais autant d’opportunités pour aller chercher les meilleures ressources au fond de moi.

Qu’il fallait arrêter de se demander quand cela allait s’arrêter mais d’être dans la plénitude et vivre l’instant présent en harmonie avec les éléments, après tout j’étais venu chercher quoi ?

Le meilleur moyen de s’en sortir c’est d’avancer malgré tout.

Un de mes objectifs était de ne jamais marcher, non pas par honte ou parce que je trouve cela déshonorable mais simplement pour savoir si je pouvais courir du premier au dernier des kilomètres.

Mis à part trois pauses hydrauliques j’ai pu réaliser ce bel engagement avec moi-même malgré que les derniers vingt kilomètres ma course n’était pas très élégante ni esthétiquement séduisante.

Ça ressemblait plus à une fuite de l’enfer physique dans lequel je m’étais fichu.

Arrête-toi non ? Il suffit de s’arrêter et tout s’estomperait, après tout c’est si facile, au moins un petit moment pour récupérer, ça calmera un peu les douleurs de marcher, allez essaie !

Donc il faut lutter et aller chercher au fond du bidon les dernières gouttes d’énergie.

Apprendre à métabolisme les émotions et les expériences surtout les moins faciles c’est l’une des plus belles ressources de l’homme.

C’est en analysant surtout ses déceptions que l’être humain grandit et mûrit.

Le derniers vingt kilomètres ont été interminables, ça m’a frappé le changement de mensuration des distances, je ne comptais plus en kilomètres mais en heures qui me restaient à courir, a cette allure il me faudrait deux heures environ, voire davantage.

Quand vous êtes prisonnier de votre corps vous ne pouvez rien y faire, s’adapter sans cesse aux signaux que celui-ci vous envoie, les analyser mais continuer de courir malgré l’extrême fatigue.

Je ne me réjouissais pas d’arriver, ni pensais pour autant à mon état, je n’avais pas d’état d’âme particulier car ceux-ci vous emportent.

Alors j’ai dû lutter pour avancer et ne plus rien donner à ces états d’âme.

Peut-être que c’est le cerveau que dans un état d’extrême fatigue se protège et j’avais comme la sensation que plus rien n’avait d’effet sur moi, ni la prochaine montée, ni le terrain vallonné ou les descentes.

J’encaissais simplement, je fracassais mes jambes mais j’étais persuadé que j’étais en train de grandir, d’aider mon mental à dépasser un cap au-delà duquel on a acquis de l’expérience.

Avoir la foi c’est monter la première marche même quand on ne voit pas tout l’escalier

-Martin Luter King-

 

Epilogue

 

Ce qui m’intéresse dans une aventure de cette envergure ce n’est pas le classement ou le chrono final, ce ne sont que des buts, des excuses pour exercer notre esprit à viser un objectif.

Evidemment que l’objectif est une toute petite partie du chemin parcouru.

Au sommet d’une montagne on n’y passe que quelques minutes et on est qu’a la moitié du chemin, l’expérience, l’apprentissage, le développement de soi s’acquièrent sur le chemin qui mène au sommet et sur celui pour y revenir.

Ce que je recherchais et fini par trouver amplement c’était de me connaitre, me découvrir dans un état de détresse physique et pour ça courir un cent kilomètre au maximum de ces possibilités est un formidable terrain de jeu, mais pas le seul.

La vie est faite de défis, chaque fin est en réalité un nouveau départ, l’inconnu nous effraie certes mais nous enrichit pour sûr.

Il y a beaucoup de choses que je dois améliorer car je ne suis pas très satisfait de mon résultat final.

J’aime bien analyser les sensations a froid et il m’a fallu plus de deux semaines pour trouver plusieurs réponses qui étaient en suspens.

J’avais besoin de prendre du recul avant de me replonger dans les souvenirs précis de cette nuit-là, de ces moments difficiles mais emplis d’un bonheur pur.

Retenir tout le positif d’abord car prendre le départ et terminer une telle aventure n’est jamais escompté peu importe la grandeur de notre talent ou de notre ego, ce qui l’emporte ça sera toujours la rage d’arriver.

 

Ça semble toujours impossible jusqu’à qu’on le fasse

-Nelson Mandela-

 

Suis reconnaissant d’avoir pu vivre, puis terminer, cette course.

Sept ans pour y parvenir, un rêve reste tel seulement pour ceux qui n’ont pas le courage de le réaliser, d’au moins essayer en ayant conscience que la défaite fait partie du jeu mais que celle-ci n’existe pas vraiment.

Ces jours je me suis posé souvent la question de ce qui était pour moi le bonheur de ce que c’était la liberté d’esprit.

Le bonheur n’est pas le résultat d’une belle voiture, une belle maison, une vacance dans un lieu paradisiaque une promotion etc…

Evidement qu’il n’y a pas une seule réponse, le bonheur est le résultat de l’accomplissement des rêves de chaque être humain et de l’état de plénitude que l’on peut atteindre.

Le bonheur est vivre l’instant présent sans prétention, être la ou l’on souhaite être autant avec votre chaire qu’avec votre âme.

 

Post scrittum

Un des ingrédients principaux pour la recette du bonheur est la reconnaissance.

Pour réaliser cette venture j’ai choisi deux compagnons de route, j’avais besoin de leur assistance matérielle mais je crois qu’au fond j’étais heureux de partager cette expérience avec eux, je ne pouvais pas choisir mieux.

 

Elodie ; Une des plu belles choses que l’on peut vivre dans la vie ce sont l’amour et le partage.

Merci de m’avoir soutenu pendant tous ces mois si prenants, de tous les bons plats, des échanges et du soutien inconditionnel.

J’étais heureux de te voir tous les dix kilomètres environ et je sais que ça n’a pas été facile de trouver les postes de ravitaillement en pleine nuit.

Tu as été cette nuit là d’une formidable aide pour mon corps et un soutien essentiel pour mon esprit.

 

Stéphane ; Rouler toute la nuit a mes côtés sur des chemins parfois un peu périlleux, ce n’est pas facile de pédaler pendant plus de neuf heures à cheval d’une bicyclette, ça aussi c’est un bel exploit !

T’a été là à chaque fois que j’avais besoin de quelque chose ; Faim, soif, chaud ou froid.

Pendant toute la durée de la course on ne s’est échangés pas plus que quelque mot, pourquoi parler quand dans le silence on peut s’écouter ?

Je pense que je t’ai choisi parce-que tu le méritais, c’est toi que je voulais ce soir là car tu pouvais comprendre…

Merci parfois c’est un mot pas assez grand pour exprimer tout le bonheur et la reconnaissance que j’éprouve pour vous.

 

Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous

-Gandhi-

 

Si un jour je referais cette course ? Je ne sais pas encore, beaucoup de questions vont trouver réponse dans le temps mais je suis sûr que si je la referais ça sera avec vous.

Merci aussi à Odile, car dans un couple les décisions des uns impliquent aussi l’acceptation de l’autre, merci sincèrement d’avoir contribué à ta manière à la réussite de cette aventure.

 

Il est temps de commencer à vivre la vie dont vous avez rêvé

-Henry James-

 

Ne laissez pas gagner la peur, ne vous dites pas ; Je n’ai pas le temps, si ci, si ça, soyez intransigeants avec vous-mêmes, écrivez vous-mêmes vos règles du jeu, peu, simples, mais surtout tenez-y vous.

La peur c’est un élément avec lequel on est nées, il ne faut pas la combattre mais l’accepter.

C’est la peur qui vous met des limites, qui vous dit que vous n’allez pas y arriver, que vous n’êtes pas prêts pour le prochain objectif de votre vie.

Je vous invite à ne pas la refouler, mais à l’écouter, l’analyser, la comprendre et la remercier d’être là pour prendre soin de vous.

Mais surtout n’oubliez pas d’avoir le courage d’aller ouvrir à la peur qui toque à votre porte et découvrir ce qui s’y cache derrière…

Le Bonheur

Filippo Pisano

 

Anafi, Gréce. Où cet article a pris forme

 

0 Flares Twitter 0 Facebook 0 Google+ 0 Email -- 0 Flares ×
Partenaires
Soutenez-nous
Calendrier
lun
mar
mer
jeu
ven
sam
dim
L
M
M
J
V
S
D
29
30
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
1
2
18 Mai
samedi 18 mai 2024    
Toute la journée
Disciplines : UBS Kids Cup pour tous les jeunes de 7 à 15 ans (60 m /longueur avec zone / balle) Hauteur pour les Filles [...]
Events on samedi 18 mai 2024
18 Mai
18 Mai 24
Yverdon-les-Bains
Événements
UBS Kids Cup & concours de hauteur & marteau
  • samedi 18 mai 2024
  • Yverdon-les-Bains
Connexion